Energie
...plus mûr et plus expérimenté, Wilhem Latchoumia...Reflets dans l’eau puis La Soirée dans Grenade, respectivement extraits de la Première série (1905) des Images et des Estampes (1903).Son Debussy est solide et mat, ni alangui ni cotonneux, inhabituellement physique, mettant particulièrement en valeur les carrures de la première pièce ainsi que le rythme obsédant de la seconde. les Trois pièces (1933), concises et tardives, de Roussel. C’est ici une véritable fête: non seulement l’occasion d’entendre la musique de piano du compositeur français est bien trop rare, mais Wilhem Latchoumia, auquel la robuste santé de la partition convient parfaitement, y met une gourmandise et une aisance particulièrement réjouissantes. El Amor y la Muerte, extrait des Goyescas (1911) de Granados. Puissant et véhément, il laisse toutefois s’épanouir le chant sans le moindre artifice: voilà un artiste que l’on aura plaisir à retrouver dans le grand répertoire romantique, de Liszt à Rachmaninov en passant par Brahms. Avec un aplomb formidable, Wilhem Latchoumia conclut par le redoutable Ciclo brasileiro (1937) de Villa-Lobos, dont la générosité et l’énergie lui vont comme un gant. Que ce soit le caractère symphonique des Impressões sereisteras ou le feu d’artifice de rythmes et de couleurs de Festa no sertão, le lyrisme de Plantio do caboclo ou la rudesse de la Dança do Indio branco, rien ne semble devoir effrayer le tempérament athlétique du jeune pianiste, qui offre un bis plus apaisé mais aussi recherché que le reste de son programme: Bailecito (1940) de l’Argentin Carlos Guastavino
Simon Corley